Le Maroc a réalisé un exploit monumental en éliminant l’Espagne (0-0 : tab 3-0) le mardi 6 décembre pour accéder pour la première fois de son historique en quarts de finale de la Coupe du monde. C’est le quatrième pays africain à accéder à ce stade de la compétition, après le Cameroun, le Sénégal, et le Ghana.
Une qualification en huitièmes de finale, plus de 30 ans après la première en 1986, le Maroc a presque réussi son mondial. Mais les Lions de l’Atlas ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin après avoir terminé premiers d’une poule qui comprenait la Croatie et la Belgique. Face à la Roja, le Maroc aura des arguments à mettre sur la pelouse pour passer l’obstacle espagnol.
Déterminés, les Lions de l’Atlas, avec une intelligence collective, se sont hissées en huitièmes de finale après 36 années d’attente. Ce soir, à l’Education City Stadium, il fallait passer l’obstacle espagnol, pour vivre un quart de finale historique, pour cette génération qui n’était pas née en 1986. Un challenge tout à fait possible à la lecture du parcours des Marocains lors de ce Mondial 2022.
Invaincus depuis le début de la compétition, les Lions de l’Atlas ont carrément terminé en tête du groupe F, après un nul contre la Croatie et deux victoires : face à la Belgique (2-0) et au Canada (2-1). Ce soir, en terre qatarienne, ils se sont offert la nation championne du monde en 2010, et championne d’Europe en 2012. Il a fallu attendre la séance de tirs au but pour voir les tribunes exulter de bonheur après les deux arrêts de Yacine Bounou, héros de la nation marocaine.
« Le plan » a bien marché
Avant son séjour au Qatar, le Maroc n’avait remporté que deux rencontres sur la scène planétaire. Celle de 1986 au Mondial mexicain face au Portugal et une en 1998, en France, face à l’Écosse, sans arriver à sortir des poules.
Pour la deuxième rencontre en Coupe du monde face à l’Espagne, – la première avait été jouée en phase de poules en Russie en 2018 (2-2) -, les Lions de l’Atlas ont été entreprenants, à l’image de ce tir cadré de Noussair Mazraoui à 25 mètres dans l’axe, la plus belle occasion des quarante-cinq premières minutes. Le ballon était repoussé par Unai Simon (33e). En fin de première période, Nayef Aguerd plaçait une tête au second poteau après un centre de Boufal, le ballon passe au-dessus (43e).
Les Espagnols, qui ont largement confisqué le ballon, dominaient, mais avec un seul tir non cadré dans le premier round. À la 27e minute, Asensio trouvait le petit filet après une passe de Jordi Alba. « C’est difficile de nous bouger », avait prévenu Walid Regragui, le coach marocain, avec sa formation en 4-3-3.
Après un départ canon contre le Costa Rica (7-0), l’Espagne avait quelque peu marqué le pas contre l’Allemagne (1-1) et surtout face au Japon (1-2). Deuxième du groupe E, la Roja avait tout de même la faveur des pronostics. Le Maroc a su les déjouer. « Nous avons un plan », avait prévenu Regragui la veille en conférence de presse.
Le show Bounou
Il a fallu attendre la 55e minute pour voir une frappe cadrée de la Roja, quand Olmo dégainait du droit après un ballon de Asensio sur coup franc. Yacine Bounou était à la parade avec ses deux mains pour boxer le ballon.
Par la suite, l’Espagne ne trouvera jamais la clef pour s’ouvrir la porte des quarts de finale dans le temps réglementaire, ni dans les prolongations, malgré plusieurs occasions. Le Maroc était comme un mur infranchissable. Surtout, il avait un super-héros en la personne de Yacine Bounou qui arrêté deux penaltys espagnols lors de la séance de tirs au but, après avoir vu le premier de Sarabia heurter le poteau. Il ne restait qu’à Achraf Hakimi, quatrième tireur, de finir le travail, sur une panenka qui envoya son peuple au 7e ciel.
Les Marocains pouvaient chanter sur la pelouse et dans les tribunes. La dernière fois qu’une équipe africaine avait atteint les quarts de finale, c’était en 2010, en Afrique du Sud, avec le Ghana. Le Cameroun de Roger Milla l’avait fait en 1990, tout comme le Sénégal en 2002.
Source RFI