Pointés du doigt dans la mort de l’attaquant camerounais, les supporters de la JSK s’expriment…

Ils avaient prévu de passer leur saison à fêter les cinq ans de leur groupe. Mais depuis samedi soir et la mort d’Albert Ebossé, les Ultras Kabylie Boys, plus grand groupe de supporters de la JSK, n’ont évidemment plus le cœur à la fête. D’autant que la thèse la plus probable du décès de leur attaquant est celle d’un projectile lancé depuis leur propre tribune. «On n’arrive toujours pas à comprendre», peste Younès, membre fondateur du groupe vivant aujourd’hui en France.

Quand la fédération algérienne pointe du doigt «les agissements de certains énergumènes et hooligans», c’est évidemment vers eux que tout le monde regarde. Réducteur, selon ces fans de la JSK. «Il y avait des travaux au stade, ils ont tout laissé comme ça, les pierres viennent de là. Ils ne respectent aucune norme de sécurité, à tel point que si on respectait le cahier des charges, personne ne jouerait, reprend Younès. Donc tout le monde dit « les supporters, les supporters… », mais personne ne parle des gens qui s’occupent de la sécurité.»

«A chaque déplacement, on risque notre peau»

En attendant le résultat de l’enquête, le stade du 1er novembre sera d’ailleurs suspendu, la JSK devant jouer ses matchs en dehors de la province de Tizi Ouzou. «Pour moi, les principaux responsables sont ceux qui gèrent les infrastructures. Si un supporter l’a fait, qu’il soit puni! Mais on veut une enquête transparente, pas comme d’habitude», reprend le dirigeant des Ultras Kabylie Boys.

Ce genre de drame n’est en effet pas une nouveauté, dans un championnat qui a vu en un an deux supporters mourir d’une chute dans un stade, et un joueur se faire poignarder sur le terrain par des supporters adverses. «Les stades algériens sont devenus des cimetières. A chaque déplacement, on risque notre peau, reprend Younès. En décembre dernier, dans le sud de l’Algérie, on a été mis dehors au bout de 18 minutes, c’était le seul moyen pour nous sauver. La semaine dernière à Oran, ce n’était pas méchant, il y a eu quelques jets de projectiles, avec même un de nos joueurs blessé. Mais avec le temps, c’est devenu la routine.»

Inquiétant, alors que l’Algérie pourrait accueillir la CAN 2017 à la place de la Libye. «L’équipe nationale, c’est l’arbre qui cache la forêt, assure Younès. La fédé a abandonné le championnat local. Si ça ne tenait qu’à nous, on fermerait beaucoup de stades. Le nôtre date de 1975. T’es assis sur du béton, il faut venir 6h avant pour avoir un ticket, qui est vendu dans un petit guichet. Et ils veulent accueillir la CAN 2017 à la place de la Libye? Mais on ne peut pas, on est pires qu’eux!» On parle quand même d’un pays en état de quasi-guerre civile.

Source AFP

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